Analyse de la compétence niveau 2 en Rugby
L'analyse des éléments de la compétence attendue en Rugby niveau 2, nous amène à dégager une démarche d'enseignement et à construire des contenus à aborder avec des élèves n'ayant aucun vécu dans l'activité :
Termes/compétence | Interprétations et obligations | Choix didactiques et pédagogiques |
“... Dans un jeu à effectif réduit, ...” | L'aménagement de la pratique (règlement, nombre de joueurs, taille du terrain) doit permettre des conditions optimales d'apprentissage. Ainsi la pratique en effectif réduit contribue à garantir une quantité de pratique satisfaisante. Cependant, le nombre de joueurs par équipe doit être suffisant pour pouvoir en permanence proposer la possibilité de jouer axialement ou latéralement. Le rôle des joueurs NPB devient d'ailleurs primordial, aussi bien en attaque qu'en défense (replacement, anticipation du temps de jeu suivant). D'autre part, il n'est plus fait référence à la limitation de largeur du terrain puisque une largeur importante est nécessaire à la possibilité de jeu déployé. En outre, les élèves ont construit une motricité de combattant pour valider le niveau 1, leur garantissant alors d'évoluer dans un contexte sécuritaire. |
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“... rechercher le gain d'un match ...” | Le fondement culturel du Rugby doit être respecté : s'engager dans une lutte collective réglementée en se mobilisant pour s'assurer le gain de cette lutte et en éviter la perte. Si la valorisation du gain de la rencontre est essentielle pour ne pas dénaturer la logique interne de l'activité, il est également primordial de mettre en avant la « recherche » de ce gain, qui renvoie aux moyens mis en œuvre par les joueurs et donc au niveau de compétence exprimé. |
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“... en enchaînant des actions offensives basées sur l'alternative de jeu en pénétration ou en évitement ...” | Le rôle d'attaquant invite, à ce niveau, à créer et exploiter un surnombre frontal ou latéral. La coordination des joueurs entre eux devient centrale pour pouvoir assurer la conservation de la balle (notamment dans les regroupements) et la transformation du jeu. Le rôle de NPB est primordial (étayage, replacement en soutien latéral). La gestion de l'alternative entre une offensive pénétrante (jeu groupé ou en relais) et une offensive contournante (jeu de courses et de passes) nécessite une prise d'information élargie (forces en présence sur toute la largeur du terrain, prise d'information simultanée sur le(s) adversaire(s) et le(s) partenaire(s)). |
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“... face à une défense qui cherche à bloquer le plus tôt possible la progression du ballon.” | Le rôle de défenseur vise tout d'abord à empêcher les adversaires de progresser dans l'axe et à ne pas se faire déborder sur les côtés. A cet effet, un rideau défensif doit être constitué et alimenté en permanence sur toute la largeur du terrain (un joueur pouvant constituer un deuxième rideau pour pallier aux interventions défensives ratées). L'efficacité défensive passe également par la capacité à déstabiliser le jeu adverse. La coordination des actions défensives (montée en ligne, plaquage/contest, blocage/arrachage) accroît la pression sur l'attaque et augmente les chances de récupérer la balle. |
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“S'inscrire dans le cadre d'un projet de jeu simple lié au franchissement de la ligne d'avantage.” | Le projet de jeu réside dans la capacité à déplacer la ligne de front (L.F.) au-delà de la ligne d'avantage * (L.A.), en attaque ou en défense, pour avoir un avantage numérique, et donc une pression favorable à l'avancement. En attaque, ce projet repose sur le choix de la forme de jeu utilisée en fonction du placement adverse. L'alternative entre jeu groupé et jeu déployé, en s'appuyant sur la lecture de la réalité défensive, conduit à créer ou exploiter un surnombre favorable. En défense, le projet consiste à coordonner les actions du plus grand nombre de joueurs pour exercer une pression défensive provoquant une erreur adverse ou l'isolement du PB. La réalisation d'un tel projet de jeu oblige chaque joueur à se reconnaître comme intervenant immédiat (action autour du PB), ou comme intervenant futur (replacement à distance du PB) * La ligne d'avantage est la ligne fictive parallèle à l'en-but qui départage momentanément le collectif en deux camps numériquement identiques. En jouant au-delà de cette ligne, une équipe possède plus de joueur en position de jouer en avançant que l'équipe adverse. |
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“Observer...” | Le rôle social d'observateur, dans la continuité des contenus abordés lors du niveau 1, doit permettre aux équipes et aux joueurs qui les constituent, tout au long du cycle, de se situer par rapport aux apprentissages attendus et de réguler le projet de jeu collectif. Le recueil de données et leur synthèse offre un état des lieux de l'efficacité collective, tant en attaque qu'en défense. L'observateur peut aussi s'investir dans le débat concernant les éventuelles remédiations à apporter à ce projet. L'expérience accumulée lors du niveau 1 et la plus grande maturité cognitive due à un âge plus avancé permet d'envisager le renseignement d'une fiche d'observation par un élève seul. |
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“...et coarbitrer. ” | Le niveau 2 est l'occasion d'investir un nouveau rôle. Face au projet ambitieux de diriger le jeu avec sécurité et équité, les élèves ont pour seul bagage leur expérience du niveau 1 (connaissance des règles fondamentales et reconnaissance des manquements à ces règles). Il convient alors de fournir un cadre propice au développement de l'assurance et de l'efficacité interventionnelle nécessaires pour assumer le rôle d'arbitre. En premier lieu, la répartition de responsabilités différentes entre les coarbitres tend à simplifier l'intervention de chacun et ainsi éviter une surcharge cognitive. En second lieu, il est nécessaire d'accorder un temps d'apprentissage conséquent à l'arbitrage, ainsi qu'une progressivité du nombre d'éléments à gérer par un coarbitre au fil des leçons. |
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