Proposition de test de compétence
CONDITIONS DE PASSATION DU TEST
Trois équipes de 8 joueurs, hétérogènes en leur sein et homogènes entre elles, s'affrontent lors d'un tournoi sur un terrain aménagé (zones latérales, zones des 10 mètres). Chaque équipe rencontre une fois les deux autres lors de matchs de deux périodes de 6'. L'équipe qui ne joue pas observe et arbitre. Les quatre coarbitres et les quatre observateurs échangent leurs rôles à la mi-temps.
L'arbitrage est supervisé par l'enseignant. Celui-ci intervient sur jeu dangereux non signalé ou sur une erreur grossière des coarbitres désavantageant nettement une équipe.
Un ballon de taille 5 est utilisé.
Les remises en jeu s'effectuent en « gratte poule » à au moins 3 mètres des lignes de touche, et à au moins 5 mètres de la ligne d'en-but adverse.
L'équipe qui concède un essai engage au milieu du terrain en « gratte poule ».
Une exclusion temporaire de 30'' peut être prononcée contre un joueur (jeu dangereux, attitude incorrecte, contestation des décisions arbitrales).
Le temps est arrêté si un joueur reste au sol, ou après un essai marqué. Il repart avec la remise en jeu du ballon.
Le test peut être proposé deux fois à la classe, en fin de cycle d'apprentissage. Sa passation nécessite environ 80 minutes.
La partie qui suit présente les outils utilisés pour définir le niveau atteint dans chaque rôle de référence (Equipe en attaque, Joueur en attaque, Equipe en défense, Joueur en défense, Observateur, Coarbitre). Ces outils sont présentés aux élèves, partiellement ou totalement, et intégrés aux situations d'apprentissage tout au long du cycle. A cette condition, ils pourront être maîtrisés par les élèves observateurs lors du test de compétence. En outre, ils fourniront régulièrement des informations sur les progrès effectués de leçon en leçon.
L'EQUIPE EN ATTAQUE au travers du « score relatif »
A l'issue des deux matchs du test de compétences, le « score brut » de chaque équipe est calculé en additionnant :
- les points inscrits lors des deux matchs, en multipliant à chaque offensive les points liés à la conquête territoriale (1 point si l'offensive accède à la « zone des 10 mètres » adverses, 3 points pour un essai) par le nombre de couloirs utilisés durant cette offensive (X1, X2 ou X3),
- les points valorisant le gain de la rencontre (8 points par match gagné, 4 points pour un match nul),
- les points de bonus défensif (4 points pour une défaite par moins de 10 points d'écart),
- les points de bonus offensif (4 points pour l'équipe ayant marqué 3 essais ou plus dans un match).
Ce « score brut » est ensuite pondéré en fonction de l'opposition défensive rencontrée. Il devient alors « score relatif », et se présente comme révélateur de la compétence offensive collective.
Le calcul du « score relatif » s'effectue comme suit :
- « score relatif » = « score brut » X 0,75, lorsque l'équipe est opposée à une défense faible (score défensif issu du « pressiomètre » < 21)
- « score relatif » = « score brut », lorsque l'équipe est opposée à une défense solide (score défensif issu du « pressiomètre » >= 21 et < 46)
- « score relatif » = « score brut » X 1,25, lorsque l'équipe est opposée à une défense performante (score défensif issu du « pressiomètre » >= 46).
Les points marqués par une équipe sont répertoriés par un observateur responsable de la « fiche SCORE ».
LE JOUEUR EN ATTAQUE au travers de « l'efficacité individuelle »
Lors de la notation, la note collective obtenue grâce au « score relatif » sera régulée (de -3,5pts à +1pt) par l'« efficacité individuelle » pour chacun des élèves appartenant à l'équipe.
Cette « efficacité individuelle » est déterminée par l'enseignant, en fonction de la nature des comportements observés et de leur fréquence.
Au regard de la modélisation du rôle de référence, qui s'appuie sur la technique individuelle et la coordination avec les coéquipiers, chaque élève est reconnu comme un « attaquant à œillères », un « soutien » ou un « franchisseur ». C'est ensuite la fréquence d'apparition de ces comportements typiques (occasionnellement, régulièrement, fréquemment) qui permet d'affiner la note de régulation correspondant aux comportements observés.
Ainsi, la régulation de la note collective obtenue grâce au « score relatif » se situe :
- entre -3,5 et -2 points pour un joueur reconnu comme « attaquant à œillères »,
- entre -1,5 et 0 point pour un joueur reconnu comme « soutien »,
- entre +0,5 et +1 point pour un joueur reconnu comme « franchisseur ».
L'« efficacité individuelle » en attaque des joueurs d'une même équipe est consignée par l'enseignant sur la « fiche PROFESSEUR ».
La « fiche PROFESSEUR »
La fiche « PROFESSEUR » recense, pour une équipe, les observations de l'enseignant lors du test de compétence. Sur chacune des lignes sont consignées les observations concernant un seul et même élève.
L'« efficacité individuelle » offensive et l'« efficacité individuelle » défensive sont déterminées au regard des comportements observés (correspondant aux 3 niveaux d'acquisition NA / ECA / A de la modélisation des rôles de JOUEUR en ATTAQUE et de JOUEUR EN DEFENSE), et affinée en fonction de la fréquence d'apparition de ces comportements. Le niveau de régulation de la note collective (en attaque et en défense) est ainsi défini (entre -3,5pts et +1pt).
La fiche consigne également le niveau exprimé (NA / ECA / A) par les élèves dans les rôles d'OBSERVATEUR et de COARBITRE.
Une fois le test de compétence terminé, et après avoir reporté sur la fiche la note collective en attaque (en fonction du « score relatif ») et la note collective en défense (en fonction du « score défensif »), il est possible de calculer la note (sur un total de 20 points) de chaque élève. La fiche ainsi remplie permet aussi de voir le niveau de compétence exprimé (NA / ECA /A) dans chacun des rôles de référence (l'ATTAQUANT, le DEFENSEUR, l'OBSERVATEUR, le COARBITRE), et donc si la compétence attendue de niveau 2 et si les items du socle commun sont validés (voir les exemples ci-après).
L'EQUIPE EN DEFENSE au travers du « score défensif » issu du « pressiomètre »
Le « pressiomètre » est un outil d'observation permettant de déterminer, sous la forme d'un « score défensif », la capacité des joueurs d'une équipe à coordonner leurs actions pour exercer une pression sur l'équipe adverse.
Lors de chaque phase défensive, le « score défensif » résulte de deux variables :
- la capacité à déplacer la ligne de front au-delà de la ligne d'avantage, occasionnant un gain ou une perte de terrain,
- la capacité à créer les conditions de récupération de la balle. La balle peut être récupérée en concédant un essai, suite à une faute adverse (provoquée ou pas) ou durant le cours du jeu (arrachage, interception, contest).
« Score défensif » sur 1 phase défensive = Gain / Perte de terrain (0,5 à 2pts) X Conditions de récupération de la balle (X0 à X3).
Ainsi, le score défensif, à chaque possession adverse, s'échelonne de 0 point pour une pression nulle (terrain perdu et essai concédé) à 6 points pour une très forte pression (gain de terrain et turn-over).
La pression défensive exercée par une équipe sur l'attaque adverse est déterminée et répertoriée, possession par possession, par l'observateur responsable de la « fiche PRESSIOMETRE ».
LE JOUEUR EN DEFENSE au travers de l'« efficacité individuelle »
Lors de la notation, la note collective obtenue grâce au « score défensif » sera régulée (de -3,5pts à +1pt) par l'« efficacité individuelle » pour chacun des élèves appartenant à l'équipe.
Cette « efficacité individuelle » est déterminée par l'enseignant, en fonction de la nature des comportements observés et de leur fréquence.
Au regard de la modélisation du rôle de référence, qui s'appuie sur la technique individuelle et la coordination avec les coéquipiers, chaque élève est reconnu comme un « chien fou », une « brique » ou un « gratteur ». C'est ensuite la fréquence d'apparition de ces comportements typiques (occasionnellement, régulièrement, fréquemment) qui permet d'affiner la note de régulation correspondant aux comportements observés.
Ainsi, la régulation de la note collective obtenue grâce au « score relatif » se situe :
- entre -3,5 et -2 points pour un joueur reconnu comme « chien fou »,
- entre -1,5 et 0 point pour un joueur reconnu comme « brique »,
- entre +0,5 et +1 point pour un joueur reconnu comme « gratteur ».
L'« efficacité individuelle » en défense des joueurs d'une même équipe est consignée par l'enseignant sur la « fiche PROFESSEUR ».
L'OBSERVATEUR au travers de la tenue des fiches d'observation
Le rôle d'observateur permet aux équipes et aux joueurs qui les constituent, tout au long du cycle, de se situer par rapport aux apprentissages attendus et de réguler le projet de jeu collectif.
Chaque équipe, lorsqu'elle ne joue pas, est responsable de la tenue de 4 fiches d'observation : les deux « fiches SCORE » (une par équipe) et les deux « fiches PRESSIOMETRE » (une par équipe également). Chaque fiche est renseignée par un observateur durant une période de 6 minutes. Chaque observateur travaille sur la même fiche tout au long du cycle afin d'avoir lors du test de compétence des données fiables émanant d'une observation expérimentée.
La validation du rôle d'observateur s'effectue au regard des données recueillies sur la fiche et de la communication des ces données à l'équipe observée (annonce du score « en direct », annonce des tendances fortes « en différé » pour améliorer le projet de jeu).
Notons que l'observation confiée aux élèves dans ce test de compétence reste centrée sur un aspect collectif. En effet, comme le nombre de joueurs par équipe est important et comme le rôle de NPB devient prépondérant dans le projet de jeu, le relevé d'informations individuelles devient beaucoup trop complexe.
L'activité des observateurs est consignée par l'enseignant sur la « fiche PROFESSEUR ».
La « fiche SCORE »
La fiche recense, possession de balle par possession de balle (chaque ligne représente une possession de balle), les « couloirs » utilisés par l'équipe. Le nombre de points gagnés grâce à la conquête territoriale (0, 1 ou 3 points) est multiplié par ce nombre de couloirs utilisés.
La dernière colonne retrace l'évolution du score au cours du match.
La fiche est utilisée par un élève durant la première période de jeu de 6 minutes, puis par un autre élève durant la seconde période de jeu de 6 minutes, en raison de l'alternance des rôles d'observateur et de coarbitre.
La « fiche SCORE » permet de calculer le « score brut » de l'équipe (points marqués + bonus).
La « fiche PRESSIOMETRE »
La fiche recense, phase défensive par phase défensive (chaque ligne représente une phase défensive), le nombre de points liés à la conquête territoriale (0.5, 1 ou 2 points) et le coefficient multiplicateur (0, 1 ou 3) lié à la manière dont à été récupéré le ballon.
La dernière colonne retrace l'évolution du score au cours du match.
La fiche est utilisée par un élève durant la première période de jeu de 6 minutes, puis par un autre élève durant la seconde période de jeu de 6 minutes, en raison de l'alternance des rôles d'observateur et de coarbitre.
La « fiche DEFENSE » permet de calculer le « score défensif » de l'équipe et de transformer le « score brut » en « score relatif ».
LE COARBITRE au travers de la direction du jeu
Chaque équipe, lorsqu'elle ne joue pas, est responsable de l'arbitrage de la rencontre entre les deux autres équipes. Quatre coarbitres sont chargés de diriger le jeu durant une période de 6 minutes. Chaque « squad » de coarbitres travaille ensemble tout au long du cycle, en gardant la même répartition des rôles, afin de pouvoir diriger le jeu efficacement lors du test de compétence.
La répartition des responsabilités est inhérente au placement sur le terrain :
- deux arbitres « au près » ont en charge le respect des droits et devoirs dans le jeu courant, la gestion de la zone plaqueur/plaqué, l'annonce de la formation des regroupements et la validation des essais,
- deux arbitres « au large » (près de chaque ligne de touche) gèrent les hors-jeu (ils indiquent les lignes de hors-jeu en permanence par leur placement), les sorties en touche et la validation des essais.
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La validation du rôle de coarbitre s'effectue au regard de la pertinence des interventions, de la communication avec les joueurs et du rythme du jeu.
L'activité des coarbitres est consignée par l'enseignant sur la « fiche PROFESSEUR »
Un élève valide la compétence attendue de niveau 2 en Rugby si et seulement si :
il est reconnu comme un « attaquant réaliste » (dimension motrice et sociale), en ayant réalisé une prestation individuelle de « soutien » ou de « franchisseur »,
il est reconnu comme un « défenseur presseur » (dimension motrice et sociale), en ayant réalisé une prestation individuelle de « brique » ou de « gratteur »,
il n'a pas été exclu temporairement plus d'une fois lors du test de compétence (dimension motrice et sociale),
il est reconnu comme un observateur « coach » (dimension méthodologique et sociale),
il est reconnu comme un arbitre « directeur du jeu » (dimension méthodologique et sociale).